
Une course qui se présentait bien sur le papier, malgré un tirage au sort peu favorable à la 160, qui la reléguait en dernière ligne sur la grille de départ, à coté d’une autre voiture « Zosh Compétition », la 276, et derrière une … »Zosh Compétition », la 412. Inutile de dire que les anges gardiens de l’écurie mancelle devaient être en train de se divertir au moment du tirage au sort.

La 160 sur le circuit Bugatti du Mans pour l’édition 2018 de la course Fun Cup
Bref, la course étant longue (8 heures), ça devait pouvoir s’améliorer. Pour cette troisième manche de la saison, même si c’est Pascal ROUX qui décrocha le meilleur temps de la voiture aux essais en 2’03 », c’est Stéphane TREMIER qui fut désigné pour prendre le départ de la course, en compagnie des soixante autres voitures qui ne demandaient qu’à en découdre.
A 9H00, les concurrents étaient lâchés pour les 8 heures de course prévues. Stéphane très à l’aise déjà la veille confirmait ses bonnes dispositions en récupérant deux places dans le premier tour. Il est loin le temps où débutant, il n’osait pas imposer sa voiture aux autres concurrents. Ca s’appelle l’expérience Monsieur ! Tellement d’expérience diront d’aucun, qu’après son premier relais de 40 minutes, Stéphane ramena la 160 en 40ème position, avec au passage 19 places gagnées par rapport à celle de départ.

Stéphane TREMIER effectua un beau premier relais sur la 160 – 8 heures du Mans 2018
Malheureusement, Charles EMME désigné comme second « relayeur » connut un soucis de démarreur, les mécaniciens poussant la voiture pour la faire redémarrer. « C’est incroyable » dira « JP », le « sorcier » qui officie sur la 160 depuis de nombreuses années comme mécanicien, et d’ajouter « aucun problème aux essais et sur les deux premières courses, et une simple cosse peut nous ruiner le weekend ». « JP » n’était pas au bout de sa déception ! Charles dut passer par la case « carburant », bien que la voiture n’ait effectué qu’un seul relais, et donc pas de nécessité de faire un ravitaillement. Mais comme la course automobile est une science, et qu’avec Jean René DEFOURNOUX, comme team manager, nous disposons d’un stratège de qualité, il intima l’ordre à Charles de passer par la pompe à essence, Stéphane TREMIER étant rentré aux stands sous « safety car ». L’idée, gagner un temps précieux qui permettra de compter les secondes (minutes ?) gagnées à la fin de la course. Prudent, Charles assura un relais rapide et sécurisé, en roulant régulièrement sous les 2’04″, et en ramenant une voiture « neuve » pour le troisième relayeur, en l’occurrence Pascal ROUX. Le problème de démarreur n’étant pas solutionné « définitivement », les mécaniciens décidèrent d’intervenir sur la voiture avant le retour en piste de la 160. Capot levé avec efficacité, diagnostique réalisé en quelques secondes, et autant de vélocité pour refermer le capot et renvoyer la voiture en piste, mais cette maintenance « curative/prédictive » coûtera malgré tout 7 minutes à la 160. Heureusement, le relais de Pascal sera entrecoupé de drapeaux jaunes à chaque tour – de nombreuses voitures faisant des figures et quelques hors piste dans les gravillons et l’herbe du circuit – et les quelques minutes perdues pour le démarreur n’auront pas une grande incidence sur le classement.

La 160 à l’amorce de la ligne droite des stands – 8 heures du Mans 2018
A 11H10, la voiture revient aux stands pour un nouveau changement de pilote et permettre au public venu en masse sur le circuit sarthois de redécouvrir l’un des pilotes les plus véloces au volant de la 160….Didier HOUAL. L’apanage des « pros » c’est de se fondre dans les conditions les plus difficiles. Et Didier fait partie de ces sportifs atypiques qui peuvent prendre part à une épreuve au pied levé. Absent lors des essais, parce qu’occupé à d’autres joies de la vie, Didier a débarqué dimanche vers 9H30 pour s’habiller et monter dans la voiture à ….11H10, après avoir effectué sa dernière course à Lédenon, en octobre 2017. Pas désemparé, Didier, prudent lors de ses premiers tours va progressivement accéléré la cadence pour atteindre les 2’05″ en quelques boucles, et puis se caler sur un temps de 2’02″ – 2’03″, et ainsi apporter sa pierre à l’édifice de l’évolution de la 160 vers le haut du classement général de la course.

La bagarre a été rude entre les 60 concurrents engagés – 8 heures du Mans 2018
A la mi-course, soit après 4 heures de roulage, la 160 pointe en 31ème position. Un tableau de marche respecté, même si le « problème » de démarreur – ayant couté 7 minutes – a ralenti la performance. « Sans ce problème de démarreur, et le temps que ça nous a coûté, nous serions en 22ème position » précise Pascal ROUX.
Qu’importe, la voiture va bien et l’équipage homogène tient l’objectif fixé en terme de temps au tours. Les relais s’enchaînent sans autres problèmes et tous les espoirs sont permis. Les stratèges (nous tairons ici leurs noms !) reprenant le contrôle de la situation commencent à échafauder les scénarios les plus brillants. Considérant les temps au tour, la fiabilité de la voiture, le coefficient de fatigue des pilotes, la consommation, le trafic sur la piste et tout un tas de paramètres que nous ne pouvons révéler dans ces colonnes, de peur que la concurrence s’en empare à notre détriment, la 160 doit finir autour de la 18ème place au classement général. Après une course tronquée à Spa et la sortie de piste de Pascal ROUX, et d’une course un peu terne à Dijon, dont le résultat ne reflète pas la qualité du team, une place dans le « top 20 » au Mans (sur les terres du Zosh Compétition) ne pouvait que satisfaire les « cohabitants » de la 160.
Las, l’histoire ne s’écrivant pas à l’avance, même et surtout en sport automobile, c’était sans compter sur les quelques heures de course qui restait à disputer avant le drapeau à damiers. Stéphane TREMIER qui repartait pour son dernier relais du weekend se faisait surprendre par un concurrent qui partait en tête à queue devant lui, et revenait sur la 160 (en relâchant les freins) pour le percuter à l’arrière gauche. Les espoirs de l’équipage étaient stoppés net sur le bord de la piste du Mans. Certes, une dépanneuse vint prendre la 160 en charge pour la ramener aux stands, certes les mécaniciens s’affairèrent autour du « délit » pour la remettre en état, certes la voiture reprit la piste pour terminer la course, mais pour le classement général, en repartant en ….55ème position, le moral n’était pas au beau fixe au sein de l’équipage de la 160.

Pascal ROUX avant d’aller goûter les saveurs du bac à sable ! – 8 heures du Mans 2018
Par ailleurs, l’histoire faillit se répéter puisque Pascal ROUX, dans son dernier run, alla prendre la température du bac à sable du virage « aux bœufs ». « Je suivais la 82 (une autre voiture du Zosh Compétition – NDLR) que j’avais laissé passer par mégarde, croyant que c’était la 275 (une autre voiture du Zosh Compétition qui se battait pour le podium au général – NDLR) et en arrivant au freinage du virage « aux bœufs » alors que nous étions en paquet derrière une voiture moins rapide, la 82 s’est décalée sur la gauche et j’ai pensé qu’il allait doubler la voiture plus lente avant le premier virage à gauche, et en retardant mon freinage, je pouvais espérer passer cette voiture plus lente dans le virage. Et de compléter, or, la 82 est revenue sur la trajectoire initiale, je n’avais plus le temps de freiner, j’ai tiré tout droit, heureusement sans dommage ».
Didier HOUAL eut la lourde tache de finir la course, et passa la ligne d’arrivée en 52ème position. Un très mauvais résultat, eu égard au début de course de la voiture. Même Jean René, le boss, y alla de son commentaire « C’est vraiment dommage, sans cet accident, la 160 pouvait terminer dans le top 20 ».

La 82 termine en 38ème position – 8 heures du Mans 2018
Un début de saison un peu problématique pour la Fun Cup 160 aux couleurs de Formula Concept, qui après trois courses ne figure qu’à la 30ème place du classement du championnat.

Les 5 voitures engagées par le « Zosh Compétition » avant la course – 8 heures du Mans 2018
Coté Zosh Compétition – qui rappelons le engageait 5 voitures – les fortunes ont été diverses. La 275 aux mains expertes de la famille Robin – qui faisait une pige au Mans – termine en 3ème position et monte donc sur la podium. La 276 termine en 26ème position, tandis que la 82 passe la ligne d’arrivée en 38ème position. Quand à la dernière voiture engagée, la 412 (celle des Patrick et du Paulo !) même si elle n’a pas franchit la ligne d’arrivée (accident dans les derniers tours), elle est tout de même classée en 41ème position.

Une course, un podium (3ème), la famille Robin n’a rien perdu de son talent – 8 heures du Mans 2018

La 412 (ici Patrick SOUBRANE) la voiture la mieux classée au championnat de l’écurie Zosh Compétition – 8 heures du Mans 2018
Rendez vous pour la 4ème manche le 9 juin sur le circuit de Magny Cours pour une course de 12 heures qui se terminera de nuit !
Texte & photos : FC