
La 160 dans les premiers tours de la course – 25 heures de Spa 2016
Il y avait de l’émotion dimanche après midi, vers 18H00, sur le circuit belge de Spa Francorchamps, au passage de la 160 sous le drapeau à damiers, qui bouclait avec succès sa première participation aux 25 heures de Spa. Didier HOUAL exultait, alors que Charles EMME était pris d’une émotion et avait du mal à retenir quelques larmes. Une course venait de se terminer, mais un moment fort de vie était encore prégnant dans l’esprit de chacun. Il faut dire qu’avec une 38ème place au général sur 124 voitures au départ pour une première participation, le résultat était presque inespéré. Et Charles, tout particulièrement, en avait rêvé de sa participation à une course de 24 heures, alors imaginez une heure de plus !

La première montée du raidillon. le départ vient d’être donné – 25 heures de Spa 2016
Tout avait commencé 25 heures plus tôt avec le départ de l’édition 2016 des 25 heures de Spa donné le samedi à 16H57 (au lieu des 16H50 prévus). La 160 figurait à la 75ème position sur la grille de départ. Un classement aux essais qui put être mieux, mais avec une course de 25 heures, les essais n’étaient pas les plus importants dans ce programme d’endurance. Il est bon de préciser que quelques concurrents, en mal de performance avait « déjà » détruits leur voiture, alors que la course n’avait pas encore commencé.

La 160 sur la grille de départ – 25 heures de Spa 2016
La stratégie adoptée par l’équipage de la 160 était à l’opposé de la recherche de performance. « Ca ne sert à rien de faire une « perf » aux essais précisait Charles EMME, et d’ajouter l’important c’est la course, et elle va être longue ».
« Il y a trois problématiques dans une telle course renchérissait Pascal ROUX. La première une erreur de pilotage, la seconde, se faire accrocher par un autre concurrent, la troisième, la fiabilité de la voiture ».

La grille de départ, une grande fête – 25 heures de Spa 2016
On sait après l’arrivée que les pilotes ont été « prudents » pour éviter la sortie de piste et la moindre collision avec les autres voitures sur le circuit. Quand à la fiabilité, comme le dit si bien « JP » en charge de l’exploitation de la voiture sur les circuits : « Une voiture, ça se prépare à l’atelier. Après, sur la piste, c’est le boulot des pilotes ». A regarder de plus près le déroulement de la course, la préparation de la 160 était au top. « Nous nous sommes contentés de mettre de l’essence, de changer de pilotes et de renvoyer la voiture sur la piste » commente Jean René DEFOURNOUX, le boss de l’écurie Zosh Compétition.

Un changement de pilote en course. Didier rentre par la porte droite, quand Cyril s’extirpe de la voiture par la porte gauche – 25 heures de Spa 2016
73ème sur la grille, le temps de qualification réalisé par Cyril PINAUD, de fait le plus rapide des quatre pilotes présents, lui permettait de prendre le départ de la course. un départ en course, ce n’est jamais anodin, mais avec 124 voitures sur la piste, ça relève de l’exploit. D’ailleurs, à l’issue du premier tour, en revenant dans le raidillon de l’eau rouge, plusieurs voitures faillirent se percuter, et la 160 ne passa pas loin de la correctionnelle. C’eut été dommage de perdre toute chance de bien figurer à l’issue du premier tour.

La sortie du virage de la Source…à plusieurs – 25 heures de Spa 2016
Au départ ce la course, les pronostics allaient bon train dans le team Zosh Compétition. pour la 160, compte tenu du nombre d’engagés – rappelons le 124 voitures – de la position de la voiture sur la grille de départ (73me) et de l’inexpérience des pilotes (1ère participation pour l’ensemble de l’équipage), la première ambition était de terminer la course. Après viendrait le classement et la place au général. Tout de même, il fallait envisager une place à l’arrivée, et en fonction de tout les éléments évoqués, il fut admis qu’une place en dessous des « 50 » serait une performance.

La 160 en action – 25 heures de Spa 2016
Les relais étaient fixés en fonction du réservoir de carburant de la voiture. Chaque relais devait donc faire environ 1H20, et permettait aux pilotes de parcourir 25 tours environ. Cela bien entendu, dans les conditions de course parfaite. Mais, chacun le sait, la course automobile n’est pas une science exacte, et il arrive parfois que des accidents plus ou moins importants, et plus ou moins graves ne viennent perturber le bon déroulement des stratégies. Alors, à ce moment là, la direction de course sort un « full course yellow » qui oblige les concurrents à rouler à 80Km/H sans se dépasser. Tout cela pour permettre aux commissaires de piste et aux voitures d’intervention de remettre un peu d’ordre sur la piste. Passer de 180 Km/H à 80Km/H permet d’économiser du carburant, et donc d’aller un peu loin avec l’essence embarquée à bord, et de ravitailler moins souvent. Dans une course d’endurance, le minimum de temps passé dans les stands, permet d’améliorer son classement. Si bien que pour la 160, 3 tours en procédure de « full course yellow » permettaient de gagner un tour dans le relais. Et des « full course yellow », il y en eut 42 tout au long de cette 19ème édition des 25 heures de Spa. De quoi avoir une stratégie fluctuante et évolutive presque à chaque relais.

La 160 à la sortie de la Source – 25 heures de Spa 2016
Sérieux, appliqués et précautionneux avec la voiture, les pilotes de la 160 pointaient déjà à la 42ème position, après 6 heures de course.
La nuit allait être une autre expérience méconnue du quatuor de la 160. Sans appréhension, mais malgré tout avec réserve, les pilotes de la 160 se sont lancés dans les relais de nuit. A part, une expérience réduite aux 12 heures de Magny Cours, où les pilotes roulent moins de 2 heures la nuit, la capacité à rouler la nuit était quasi nulle pour chacun d’entre eux. Et pourtant, la voiture sortira sans encombre de ce possible piège nocturne. « C’est étonnant dit Didier HOUAL, on perd tous les repères. On n’a plus les mêmes trajectoires, on a l’impression de ne pas savoir où mettre les roues ». il faut dire que lors de cette 19ème édition des 25 heures de Spa, la nuit fut agitée. Un accident à 0H30 eut même pour conséquence une interruption de la course, pendant près d’une heure.
« J’ai vu 3 voitures s’accrocher dans le double gauche, nous relate Cyril PINAUD, alors au volant de la 160, et l’une d’elles de se retrouver à contre sens sur la piste, avec les autres voitures qui lui arrivaient de face. Puis d’ajouter, au tour suivant, au même endroit, il y avait une dizaine de voitures en « vrac », et la voiture qui était à contre sens dans le tour précédent, était disloquée. Très impressionnant ». Plus de peur que de mal. même si la voiture concernée a été entièrement détruite, et la pilote (c’était une femme) légèrement blessée.

La 160 à l’attaque – 25 heures de Spa 2016
Cette course de nuit aura été difficile pour le classement. Si la 160, bien partie en début de course, remontait régulièrement dans le classement, il y eut une stagnation, dans la nuit et autour du petit matin, laissant les pilotes un peu perplexe sur leur chance de ramener la voiture dans leurs espérances. la suite nous apprendra que l’espoir de classer la 160 dans les 50 premiers, sera largement réussi.
Sur la fiabilité de la voiture, il y a finalement peu de chose à dire. Dans une course d’endurance, c’est un point essentiel de la préparation. a chaque instant, on s’attend à ce qu’un problème survienne, et puis les tours s’enchaînent jusqu’à la prochaine angoisse. Pour la 160, rien de tout cela. La voiture a tourné comme une horloge. Ce qui explique d’ailleurs en partie, son bon classement à l’arrivée. Arnold ROBIN, un des pilotes de la 275 – par ailleurs classée en 12ème position au classement général – expliquait (on ne compte plus le nombre de ses participations aux 25 heures de Spa) que lors des essais, il passait le virage de la Source en 2ème, alors qu’en course, il passait en 3ème pour ménager la mécanique. « De la sorte, expliquait Arnold, tu utilises moins la boite de vitesses, et c’est un avantage en terme de fiabilité ». Ce conseil, les pilotes (tous ou presque) de la 160 le mirent en pratique tout au long de la course, et quelques autres astuces, qui ont probablement permis de ménager la voiture.

Pascal ROUX en attente de relais dans la nuit – 25 heures de Spa 2016
Lors du dernier relais avant l’arrivée de la course, seul un élément de carrosserie – l’aileron- s’est détaché, obligeant Pascal ROUX à stopper aux stands – à la demande de la Direction de course – pour une réparation de fortune, à 15 minutes de la fin de la course. Sans cet arrêt, la 160 put finir à une place encore plus favorable. Sans cet incident, et la « tétanisation » de Pascal ROUX qui pour son dernier relais roulait à…12 » de ses temps de référence alignés tout au long du weekend. « Je n’aurais pas du faire le dernier relais, précisait Pascal, je n’arrivais pas à me concentrer, et j’avais peur de sortir la voiture. Cela aurait fait tache auprès de mes petits camarades et après 25 heures de course sans problème ».
Certes, un relais manqué, mais une bien belle course quand même, avec un résultat que chaque pilote de la 160 a apprécié à sa juste valeur, d’autant plus qu’en finissant à la 38ème place de la course, la 160 se classe 11ème « française ».

La 160 en route vers la 38me place du classement général – 25 heures de Spa 2016
On peut affirmer sans grand risque de se tromper que tous les pilotes engagés dans cette 19ème édition des 25 heures de Spa, attendent la 20ème avec impatience.

« JP », responsable de la 160, l’artisan de la performance en course – 25 heures de Spa 2016
Article : FC
Photos : FC